Semaine du 17.02 au 23.02

La météo montre du mieux enfin, avec de beaux ciels bleus sans nuages et des températures s’approchant des 15°C. Le printemps serait-il déjà en route ? A l’hôpital, rien d’extraordinaire. Nous continuons d’assister aux pansements quand il y en a, et aux opérations du jour. Nous assistons donc à la récupération d’une éventration (les organes du ventre quittent la cavité qui les contient normalement, tout en restant maintenus par les muscles et la peau) déjà opérée quelques mois auparavant, ainsi qu’une hernie opérée sans laparoscopie, sans parler des habituelles appendicectomies. Heureusement pour nous, la médecin anesthésiste parle bien anglais et nous explique tout ce que nous voulons savoir, tout en incitant tacitement les chirurgiens à faire de même quand ils le peuvent. Nous assistons également à une coloscopie et une endoscopie ! Là s’arrête malheureusement la liste des découvertes pour cette fameuse semaine.

A notre grande surprise, une de nos accompagnatrices de la semaine est restée la même que la semaine précédente. Un grand avantage, quand on sait qu’elle parle anglais, et qu’elle nous connaît, et qu’en plus elle nous chouchoute. On s’est donc vus offrir un restaurant à la sortie d’une journée de travail, sans parler de nombreux trajets de bus, pâtisseries à la pause et cafés, et nous avons tenu à les remercier avec quelques cadeaux (pancakes fait maison et petits coffrets « bien-être »).
Nous assistons à nouveau à un cours à l’école, mais plus de cours « exprès pour nous », heureusement. Ou presque. Parce que cette fois-là, de peur que nous ne comprenions rien, la professeur a choisi un sujet « simple » : la toilette des personnes paralysées et/ou dans le coma. Rien de bien nouveau pour nous donc, mais nous pouvons observer l’atmosphère infiniment plus studieuse qu’à Nancy (pas un bruit dans la salle à part celui des stylos sur le papier, et je ne plaisante pas !). Détail amusant : à la pause, ma voisine de table m’assaille de questions à n’en plus pouvoir sur notre formation, le travail en France, etc. J’ai du mal à lui répondre du fait de notre communication approximative, et du cours qui reprend ; c’est l’heure pour nous de partir.

Petite mésaventure de la semaine : la prise du chauffe-eau qui s’est mise à faire des étincelles, et qui a brûlé le mur de l’intérieur. C’est JB qui l’a remarqué, en allant se coucher. Qu’à cela ne tienne, nous informons Elfie le lendemain. Le surlendemain, un électricien vient nous réparer le tout. Si ça ce n’est pas de l’efficacité ! Quand je vous dis qu’ils sont aux petits soins. Nous n’aurons même pas eu à souffrir plus d’une journée du manque d’eau chaude.

Ce que cette semaine a également de particulier (pour moi), c’est que mon fiancé arrive pour passer une semaine de ses vacances avec moi ! ❤ Petit ressourcement appréciable (eh oui, je suis un cœur d’artichaut, j’ai du mal à rester longtemps loin de ma famille) en ce milieu de mon séjour. Je prends donc le bus pour le rejoindre à l’aéroport de Bucarest, où son avion doit atterrir le samedi midi. Une fois le chéri récupéré, direction l’hôtel pour laisser les bagages et prendre la chambre réservée à l’avance, puis petite ballade dans le quartier de la Gare du Nord (bof, en fait, les jolies choses doivent être au centre-ville), rattrapage des épisodes de séries en retard, restaurant (de l’hôtel, mauvais choix aussi, mais tant pis), puis une bonne nuit de repos. Le dimanche matin, nous rejoignons la gare pour prendre le train (qui cette fois atteint Galati en environ 4h), pour rentrer en taxi et s’offrir un restaurant (eh oui encore) bien mérité avec JB, qui s’est éclaté de son côté pendant ce petit week-end rapidement passé (enfin, je crois).

Et sans crier gare, le lundi 24 février arrive. Déjà un mois que nous sommes là !!

Anecdote n°1 : pas de chambre seule, dans les hôpitaux de Roumanie. Un minimum de trois lits est de mise ! Pas de rideaux entre les lits non plus, et une seule salle de bain pour tout ce petit monde. La chambre (ou « salon », ici), est tout de même unisexe.

Anecdote n°2 : les hôpitaux de Roumanie disposent (EUX !) de logiciels informatiques leur permettant d’imprimer les prescriptions, de signaler les actes réalisés (analyses sanguines), faire les commandes de pharmacie du jour, etc. Nous ne savons pas s’il y a une partie infirmière spécifique dans ce logiciel, mais en tout les cas, la partie médicale est complètement représentée.

Anecdote n°2 bis : vous avez bien lu « commande de pharmacie du jour ». Ici, en Roumanie, les infirmières commandent tous les matins les médicaments pour la journée, et récupèrent leur commandes le midi. Tout ça parce que c’est ainsi plus facile d’adapter les traitements, juste après la visite du matin. Leurs armoires à pharmacies sont donc bien vides comparées aux nôtres, à part les traitement de base.

Anecdote n°3 : nous avons demandé à Anthony de nous ramener deux gros reblochons pour pouvoir faire une tartiflette à nos hôtes. Après quelques heures passées au chaud (hôtel plus train), le sac de voyage de mon cher et tendre commence à sentir délicieusement bon, et les gens nous regardent bizarre. Heureusement, nous avons acheté de quoi déjeuner, et un sac plastique était fourni avec ; nous avons donc enfermé les fromages dedans, ce qui a un peu atténué l’odeur … La tartiflette était excellente, si vous voulez savoir (faite avec du vrai lard, coupé à la main avec amour, puisqu’il n’y a rien d’autre ici) !

Semaine du 10.02 au 16.02

Cette semaine, nous découvrons nos deux accompagnatrices : Gina et Gina. Simple ! Non je rigole. Elles nous emmènent en bus jusqu’à un hôpital « généraliste » au nord de la ville. On nous explique que les bâtiments sont peu hauts et séparés pour réduire le risque de maladies nosocomiales (sauf que ça oblige à sortir en tenue et en chaussures de travail dans la neige fondue quand on veut aller dans un service qui n’est pas dans le même bâtiment ; pas vraiment idéal non plus). Nous commençons donc par une visite de l’hôpital, qui n’est pas très grand par rapport à Brabois ou à Central, mais pas non plus minuscule. Grâce au fait que l’un des laborantins est un des professeurs de l’école, on nous promet une visite des labos durant notre séjour dans cet hôpital. Et nos accompagnatrices nous informent qu’il nous sera possible d’assister aux opérations chirurgicales sans trop de souci.
Nous verrons donc cette semaine-là des appendicectomies, une opération d’hémorroïdes et une de fistule anale. C’est d’ailleurs tout ce que nous ferons, à part prendre les tensions des patients, du fait du statut particulier des étudiants infirmiers en Roumanie, qui se surajoute à celui de notre école d’accueil. Je m’explique. En Roumanie, les étudiants infirmiers doivent attendre d’avoir leur diplôme pour pratiquer réellement, pendant une période d’un ou deux (voire parfois trois) ans, durant lesquels ils travailleront bénévolement à l’hôpital, avant de pouvoir espérer chercher un job. Ils compensent donc principalement en s’entrainant à toutes les procédures de soin sur des mannequins à l’école, même si ce n’est pas vraiment suffisant. Par ailleurs, notre école d’accueil a un système de stage très différent du nôtre (qui est le même que d’autres écoles d’infirmières d’ici) : ils ne vont en stage que deux jours par semaine, bien que ce soit toutes les semaines. Pas de continuité dans la présence dans les services, ils ne sont pas admis (la plupart du temps) aux transmissions, ne connaissent pas bien les patients ni les pathologies, etc. Sauf au bout de la longue période de deux-trois mois passée dans le même lieu de stage. Nous voyons clairement la différence avec les élèves d’autres écoles qui semblent bien mieux intégrés dans le système du service que nos accompagnateurs (qui parfois ne sont même pas dans leur lieu de stage habituel à cause de nous !).
Qu’à cela ne tienne, on nous permet aussi de regarder travailler l’infirmière chargée des pansements (des patients qui viennent du domicile, apparemment les infirmières libérales ça n’existe pas beaucoup en Roumanie – uniquement dans la capitale, apparemment). Nous pouvons donc observer les plaies laissées par une laparotomie, les cavités laissées par une ganglionectomie (on va dire que ce mot existe) au niveau de l’aine suite à une infection post-opératoire. Comme dit précédemment, les infirmières travaillent principalement à l’alcool iodé, la bétadine et l’eau oxygénée.

Concernant la partie extra-scolaire, nous avons pu faire le tour de la ville avec un groupe de jeunes femmes très sympathiques. L’une d’entre elle n’est plus si jeune, puisque c’est la doyenne de la promotion des 3ème année, comme Béatrice ! Et parmi les deux jeunes femmes, l’une est la cousine de l’autre, invitée parce qu’elle parle français. JB est ravi, et moi aussi, je dois l’avouer. Elle nous explique gentiment tout ce que nous voyons : le parc public, la basilique orthodoxe (magnifique, mais nous n’avons pas pris de photos de l’intérieur, il y avait une messe en cours, et c’est très sombre), l’université de la ville et l’opéra (vus de loin), le Danube et la « falaise » (la promenade sur ses rives). Nous finissons par nous rendre au plus grand centre commercial de la ville, Shopping City, pour boire un café/chocolat/etc. bien mérité après tout ce froid et ces émotions (je vous ai déjà dit que les Roumains étaient dangereux au volant ? En fait, c’est comme à Paris, mais en pire parce qu’ils se la jouent pilotes – mais on s’y habitue, comme au fait de ne pas porter sa ceinture …).

En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le week-end arrive, et nous sommes invités chez Elfie et son compagnon pour le déjeuner. Lorsque nous arrivons, leur ENORME labrador nous saute dessus de joie, et nous découvrons avec ravissement une table aux chandelles préparées pour nous. Ils ont également invité des amis et leurs deux filles. C’est donc une tablée de 6 adultes et 3 enfants qui entament un repas arrosé de vin « fait maison ». Lorsque j’accepte un verre pour goûter, on me propose d’y mettre de l’eau (je n’imagine même pas la tête que j’ai fait) parce que « c’est fort ». Je refuse poliment (de l’eau dans le vin, hérétiques ! :D) et découvre un vin jeune mais somme toute très sympathique. On nous sert du poisson, de la charcuterie et du fromage en entrée, puis une ciorba (bouillon avec des légumes et de la viande) où on nous fait rajouter de l’ail et du vinaigre – délicieux !! Puis un rôti de bœuf très cuit (je ne sais pas s’ils mangent la viande rosée/saignante ici) et des légumes, et enfin des crêpes (exprès pour moi, c’est gentil !). C’est l’estomac bien rempli que nous continuons à discuter et à échanger des informations sur nos deux pays/cultures. J’en profite pour leur montrer la vidéo de Nancy prise par un drone, qui a tellement fait couler d’encre apparemment. On nous propose finalement de rentrer en bus, parce que notre chauffeur de la matinée (Râzvan, le compagnon d’Elfie) a bu du vin, et ici, tolérance 0 pour l’alcool au volant. Il nous explique qu’il enverra un taxi nous chercher pour le dîner, car nous sommes invités au restaurant par ces mêmes personnes.
A peine deux-trois heures plus tard donc, nous arrivons au restaurant où nous dinons en musique au son d’une chanteuse qui reprend de vieux tubes, accompagnée par un musicien au synthé. Nous dégustons de délicieux cocktails en accompagnement (c’est quand même fou à quel point tout est moins cher ici, le cocktail est à peu près à 3€). A la fin du repas, direction un bar/pub/club, avec le petit frère d’un des amis de nos hôtes. Nous découvrons un décor un peu grunge, avec des instruments de musique en décoration, pour ce bar qui semble n’accueillir que des étudiants d’à peu près notre âge, qui dansent au son d’un DJ (plutôt bon). On ne s’entend pas, comme au restaurant, donc on se hurle dans les oreilles pour se comprendre, c’est génial ! 😀 Après de nouvelles boissons et plein de danse, nous finissons par rentrer vers 2-3h du matin chez nous, exténués.

Cette semaine se termine par une longue marche en fin de journée du dimanche, passant par la falaise, puis faisant demi tour dans le centre-ville, pour revenir chez nous. Nous sommes un peu lessivés par notre week-end mais ravis, et prêts à entamer une nouvelle semaine de stage et de découvertes.

Semaine du 03.02 au 09.02

Pour cette deuxième semaine, nous retournons à l’hôpital d’enfants. Surprise, le temps s’est amélioré, nous avons du soleil presque tous les jours, et les températures tournent plus autour de 0 que de -15°C. Du fait du temps plus clément, toutes les écoles (dont notre école d’accueil) ont rouvert, et nous faisons donc la rencontre de nombreux autres étudiants dans les vestiaires de l’hôpital. Beaucoup ne parlent quasiment pas l’anglais, nous nous faisons donc comprendre grâce à nos collègues bilingues, qui traduisent vers l’anglais et le roumain si besoin.

Direction le service de chirurgie pédiatrique, où nous passerons la semaine. On nous permet d’administrer quelques traitements aux enfants, sous la surveillance d’une infirmière du service et en compagnie de nos « chaperons » roumains. En réalité, cela consiste à injecter un médicament (dont nous ignorons tout, j’y reviendrai plus tard) par un dispositif qu’ils appellent « branula », placé au creux du bras, au poignet ou sur la main selon l’état veineux du patient. On l’insère comme un cathelon (c’est-à-dire avec une aiguille guide que l’on retire ensuite, pour ne laisser qu’une voie « souple »), mais elle possède deux voies périphérique : une sur le dessus, une dans la continuité de la veine. Pas d’aiguille donc, et une efficacité sans comparaison avec les traitements oraux.

Nous apprenons à réaliser des compresses à la main, à partir d’énormes bandes de tissus. Eh oui, ici, le matériel à usage unique (excepté pour les seringues et les aiguilles, et encore, dans une variété limitée), ça n’existe pas. On stérilise tout à l’autoclave, on utilise des pinces en métal, les champs stériles sont en tissus. Et on utilise encore beaucoup l’eau oxygénée et l’alcool iodé, qui ont quasiment disparu de nos paillasses. Dépaysant !!

 

Comme je l’ai dit plus haut, les écoles ont rouvert après amélioration du temps. Nous avons donc pu visiter notre école d’accueil, qui n’est pas bien grande, mais pas minuscule non plus. Elle accueille deux formations distinctes : les préparateurs en pharmacie (3 ans) et les infirmières (3 ans). La différence avec la nôtre, c’est qu’on ne peut pas se tromper en entrant dans une classe. Aux murs, partout des planches explicatives (pansements, anatomie, plantes, techniques, etc.) ; JB en est presque tombé en pâmoison. Nous avons surtout adoré la salle des cours de chimie/pharmacologie dispensés aux préparateurs en devenir. Quelques photos ? 😉

IMG_0829

Ce jour-là, nous avions également rendez-vous pour un cours. Dans notre imagination, nous allions assister à un cours d’une des classes en compagnie de tous les élèves. A notre grande surprise (et avec une pointe de déception, il faut l’avouer), nous nous sommes rendus compte qu’on nous avait organisé un cours rien que pour nous deux. Deux élèves traductrices nous accompagnaient ; nous avons donc pu apprendre à nous occuper des nouveau-nés (directement après la naissance), en roumain, haha. Le cours était agrémenté de vidéo d’accouchements réels, et de vérifications d’usage pour les bébés, ce qui nous a rendu la chose plus facile. Mais nous nous sommes vite rendu compte que pour les termes médicaux, français et roumain étaient vraiment semblables, ce qui nous permettait de comprendre en contexte sans trop de souci.

Puisqu’ici les cours commencent à midi et finissent à 20h, il nous restait la possibilité d’assister cette fois à un cours de l’école, ce que nous avons accepté. Nous avons donc observé les première année réciter leurs leçons (véridique) en vue des oraux de la semaine d’après, portant sur l’administration des médicaments sous toutes leurs formes. Ils pratiquent bien plus de gestes « pour de faux » à l’école que nous ! Je reviendrai aussi sur ce point plus tard.

 

Reste le week-end, passé au calme, et agrémenté d’une petite sortie dans un pub avec une de nos accompagnatrices de la semaine. Elle avait invité une de ses amies, professeur de français et d’anglais ! Un moment rafraichissant et musical.

 

 

Anecdote n°1 : Dans le centre commercial à côté de chez nous, il y a une salle de sport. JB et moi sommes arrivés en Roumanie avec les meilleures motivations concernant le sport et la diététique, il s’est donc inscrit la semaine dernière à la salle, et j’ai fini par le suivre aussi. Tous les deux jours pour moi et tous les jours pour lui, nous suons sang et eau pour nous maintenir en forme ! Un esprit sain dans un corps sain, c’est ce qu’on dit. Eh bien ceux qui ont dit ça n’avaient pas JB comme coach … on sent que l’armée est passée par là !! (je plaisante).

Anecdote n°2 : Après avoir pu profiter d’un jour de fête (les infirmières avaient fait des gâteaux, comme ça, pour faire plaisir aux copines) dans le service, nous avons voulu rendre la pareille en apportant nous aussi quelque chose à grignoter. Ca tombe bien, nous avons plusieurs boulangeries dans notre quartier ; nous achetons donc des croissants. Malheur, ce ne sont pas les croissants que nous connaissons qu’on nous tend, mais des sortes de brioches en forme de croissants et fourrés avec une pâte incroyablement sucrée au chocolat. Personne n’en prend à notre grand dam, et ce n’est que lorsque nous goutons nous-mêmes que nous avons compris … c’est horriblement bourratif (passez-moi l’expression) ! On les a donc distribués aux patients. Un peu de réconfort, c’est toujours bienvenu, et les enfants ne disent jamais non 😉

Anecdote n°3 : oreilles sensibles, s’abstenir ! Les Roumains ont la fâcheuse habitude de mettre de la musique partout, et surtout très fort ! Restaurants, magasins, transports en commun, bars, gares, même les rues, parfois.

Semaine du 27.01 au 02.02

Déjà une semaine de passée ! Elle aura été riches en chocs culturels et en découvertes diverses et variées. Je vous propose donc un résumé, que nous agrémenterons d’anecdotes postées à part ou non selon leur longueur.

En ce qui concerne le 27 Janvier, vous savez déjà ce qui s’est passé, c’est dans le précédent article pour ceux qui ne l’auraient pas lu. Le matin du 28 donc, deux étudiantes de l’école (Sorina et Simona) sont venues nous chercher pour nous emmener jusqu’à l’hôpital. L’une habite à côté de chez nous (Simona), c’est elle qui nous accompagnera les matins restants jusqu’à l’hôpital où nous rejoindrons Sorina. Nous découvrons donc l’hôpital d’enfant, et un environnement de soin complètement différent de ce que nous connaissons. Durant cette semaine, nous passerons du temps à la salle d’accueil des urgences de l’hôpital, et ferons quelques rares incursions dans les services de soin.

Nous faisons la rencontre, un soir, d’un interne parlant français, travaillant au service de chirurgie de l’hôpital. Grâce à Marius, nous avons pu aller en salle d’op plusieurs fois. Cette première semaine, nous avons pu observer :

  • Hernie testiculaire
  • Retrait de broche au fémur (très rapide !!)
  • Urètroplastie

Puisque ni JB ni moi n’avons été au bloc opératoire en France, impossible de faire de vraies comparaisons, mais en tous les cas, l’ambiance est très sympathique ; les médecins tentent de nous expliquer la procédure et la pathologie avant d’opérer, dans un anglais approximatif, ou via un des étudiants qui nous accompagnent (Marius en français ou Sorina en anglais).

La découverte de la semaine ? Presque personne ne parle français. Nous ne parlons pas roumain, et une personne sur 5 parle assez bien anglais pour que nous puissions demander des explications complexes. La barrière de la langue est quasi totale pour nous, les patients ne nous comprennent pas, et nous ne les comprenons pas. Pas terrible pour expliquer un soin, dédramatiser l’apparition des blouses blanches avec une grande aiguille à un enfant ou rassurer une maman qui a fondu en pleurs (à force d’inquiétude). Mais nous avons de quoi étudier la langue roumaine, et nous comptons bien nous y mettre.

 

Hors temps de stage « conventionnel » (comprenez le temps passé à l’hôpital), JB et moi prenons l’initiative d’explorer un peu le quartier. Nous sommes logés au bord du grand boulevard commercial qui traverse toute la ville, et notre voisin direct est un centre commercial assez fourni, où nous découvrons une salle de sport, un supermarché Carrefour, un magasin d’électronique (utile pour les piles ou autres cartes SD, etc.).

Nous sommes aussi emmenés jusqu’à la tour de télévision, qui surplombe la ville du haut de ses 100m, agrémentée d’un restaurant avec vue panoramique. Avec deux autres étudiantes, nous prenons un petit café en dominant la ville, et en discutant allègrement des différences entre nos deux formations, nos deux pays, etc. Mihaela et Alina parlant bien l’anglais, cela nous rend la tâche plus facile.

A chaque fois que nous ouvrons la bouche pour parler Roumain, c’est l’éclat de rire. Loin de nous vexer, nous comprenons rapidement qu’ils ne s’attendent pas à ce que nous voulions apprendre leur langue, et que ça les ravit de nous voir nous efforcer de communiquer dans leur langue maternelle, puisqu’ils font l’effort de parler anglais (à défaut du français). Et c’est toujours vrai à l’heure où j’écris (3 semaines après).

 

Il fait très très froid en cette première semaine (-20°C environ), aussi nous ne nous aventurons pas trop à l’extérieur, mais ce n’est pas plus mal. JB doit repasser un partiel d’anglais, et j’ai du travail sur mon mémoire. Au chaud dans nos chambre (les seules pièces chauffées de l’appartement), nous cocoonons un peu dans le temps libre qu’il nous reste.

Et puis, comment réussir à avancer, avec toute cette neige ??

IMG_0827

Anecdote n°1 : essayer de reconnaître la fonction d’une personne à la couleur de sa tenue ? Mauvaise idée. En Roumanie, pas d’uniforme imposé, chacun s’habille comme il veut. Autre détail qui change de chez nous, les tenues des femmes sont près du corps et féminines (il y a aussi des jupes).

Anecdote n°2 : administrer un traitement à l’hôpital d’enfant ? Soit vous êtes en salle d’urgence, et c’est une IM d’antidouleurs automatique dans la fesse (j’exagère un peu, mais à peine) pour ceux qui repartent à la maison, soit vous êtes en service et chaque patient porte un dispositif à la main ou au creux du bras (cathelon avec deux entrées fermées par des bouchons) qui permet de brancher directement les seringues sans avoir besoin d’aiguille, pour les traitement en IV.

Anecdote n°3 : il existe une boite dans tous les hôpitaux, où les patients peuvent glisser des suggestions, des avis. Dans celle de l’hôpital d’enfant, pas de suggestions mais … de l’argent ! Quand les gens sont contents, ils peuvent laisser un petit pourboire …

IMG_0824

IM : Intramusculaire ; IV : Intraveineuse.