Le voyage d’aller – Premier jour.

Il faisait encore nuit lorsque leurs réveils sonnèrent. Péniblement, ils s’extirpèrent de la douce chaleur de leurs draps ; aucun retard n’était permis. Le temps de s’habiller, d’avaler quelque chose, de prendre leur billet et d’attraper leurs bagages, et les voilà partis. Ils se retrouvèrent à la gare TGV, prêts à entamer la première partie de leur voyage, qui devait durer moins d’une journée.

Après des au-revoir plus ou moins larmoyants, le train quitta la gare et se lança à vive allure sur les voies TGV Est, en direction de l’aéroport de Paris Charles de Gaulle. Nos deux héros – Amélie et Jean-Baptiste – profitèrent de cette heure et demie pour se reposer, et prolonger un peu leur courte nuit. C’est sur le quai d’arrivée qu’ils se retrouvèrent à nouveau, prêts à s’engouffrer dans l’aéroport à la recherche de leur guichet d’enregistrement des bagages, tout en partageant leur crainte que lesdits bagages soient trop lourds (limite de poids : 23 kg). Heureusement, après quelques objets retirés pour J-B, les bagages furent pris en charge et ne resta plus à nos deux étudiants que l’attente pour l’embarquement. Qui se déroula également sans encombres.

Un voyage qui commence bien, me direz-vous. Mais là est la clé : il ne faisait que commencer. L’avion décolla aux alentours de 10h30, ce matin-là, et annonça deux bonnes heures de vol jusqu’à l’aéroport de Bucarest, ce qui donnait approximativement 14h00 comme heure d’arrivée – la Roumanie n’est pas dans le même fuseau horaire que nous, et compte une heure de plus à sa montre. Aux alentours de midi, peu après la distribution de notre collation, le commandant de bord passa un message des plus déroutants :

« Nous vous annonçons que nous allons atterrir à l’aéroport de Budapest dans les minutes qui viennent, car l’aéroport de Bucarest est actuellement fermé pour cause de tempête de neige. Nous ne savons pas encore ce que nous pourrons faire une fois là-bas, mais les conditions météo ne nous permettent pas d’autre solution pour le moment. Merci de votre compréhension. »

Et de reprendre son message dans un anglais approximatif. Amélie attendit que l’avion atterrisse en Hongrie pour se lever et rejoindre JB, assis un peu plus loin. Ils évoquèrent brièvement la possibilité d’un débarquement à Budapest dans le pire des cas, et donc de rejoindre la Roumanie en train. Et l’attente commença. De nombreux passagers se dégourdissaient les jambes dans l’allée centrale de l’avion, au milieu des bambins qui ne pouvaient rester en place si longtemps.

Le téléphone d’Amélie se mit à sonner, et lorsqu’elle répondit, elle comprit qu’elle avait au bout du fil leur contact de l’école Carol Davila. Celle-ci semblait relativement paniquée, et lui expliqua que toutes les routes étaient fermés à cause de la tempête, et que le transport prévu à partir de l’aéroport ne pourrait circuler, sans la laisser placer un mot. Lorsqu’elle put enfin parler, Amélie expliqua à Elfie – l’administratrice de l’école – qu’ils n’étaient pas en Roumanie mais en Hongrie, et qu’ils n’auraient de toute façon pas pu monter dans ce bus. Après lui avoir fait promettre de rappeler dès qu’elle aurait des nouvelles, Elfie raccrocha, laissant Amélie aller annoncer la nouvelle à J-B. Et enfin, un message du commandant leur parvint :

« Nous avons enfin pris une décision en ce qui concerne notre plan de vol. L’aéroport de Bucarest a rouvert. Nous allons faire le plein de fioul ici, puis nous essayeront de rejoindre la destination prévue initialement. Si la météo ne nous laisse pas le choix, nous ferons demi-tour vers Paris.  »

Dans l’esprit de nos deux voyageurs, qui avaient déjà accepté le fait que le voyage ne se passerait pas comme prévu, commença un film où ils retournaient bredouille dans l’aéroport de Paris, et questionnaient mille hôtesses pour savoir comment aller en Roumanie tout de même. Mais l’avion avait déjà redécollé. Il ne restait plus qu’à croire qu’ils parviendraient à atterrir malgré les conditions météo. C’est là qu’un passager perdit connaissance ; JB vola à son secours . Amélie, plus à l’avant de l’avion, ne se rendit compte de rien, jusqu’à ce qu’un appel soit passé au micro et que les médecins présents à bord arrivent.

Mais elle n’eut pas le temps de se soucier de ce qui se passait, car l’avion entrait dans la tempête. Tous bien accrochés à leurs sièges, à part les sauveteurs qui tentaient de maintenir l’inconscient en place au sol, ils entamèrent la descente vers l’aéroport de Bucarest. Un tonnerre d’applaudissements retentit lorsque l’avion s’arrêta dans l’enceinte de Bucarest Otopeni.

A cause de la météo, les passerelles gelées ne pouvaient être déployées. Il fallut donc attendre qu’une équipe médicale vienne récupérer le passager, qui entre temps avait repris connaissance et expliqué qu’il avait pris une dose importante de médicament contre l’insomnie, couplé à une consommation d’alcool et une opération du genou récente. Une fois le malade en sécurité, les passagers purent enfin sortir de l’avion, pour affronter les bourrasques de neige et de vent glacé qui balayaient l’aéroport, dans l’espoir de rejoindre les bus qui les amèneraient jusqu’à l’intérieur, au chaud.

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Nos deux héros récupérèrent leurs bagages sans trop de soucis, et téléphonèrent à Elfie pour la tenir informée qu’ils étaient bien arrivés, et pour avoir les indications concernant la suite de leur voyage. Elle leur indiqua le bus à prendre pour rejoindre la Gare du Nord de Bucarest, là où ils pourraient attraper un train qui les mèneraient vers leur ville d’accueil, Galati. Ils se débrouillèrent pour changer leurs euros en lei (la monnaie locale), acheter un ticket de bus en baragouinant en anglais mélangé à quelques mots de roumain glanés dans un des livres emportés par JB, et monter dans ledit bus qu’ils durent attendre une bonne demi-heure.

Trois quart d’heure plus tard, ils arrivaient à la gare, gelés, et découvraient après une vingtaine de minutes de queue à un guichet que plus aucun train ne quitterait Bucarest en direction de Galati. Il était 18h30, et les derniers trains étaient partis une heure plus tôt. Amélie et JB appelèrent donc leur contact à la rescousse, qui leur indiqua un hôtel à côté de la gare, où ils pourraient passer la nuit. Ils avalèrent des sandwichs Mc Do dans le restaurant de la gare, et gagnèrent non sans mal l’hôtel, avec leurs énormes valises, grâce aux indications d’un gentil monsieur croisé dans la rue.

Après un bref appel en France via skype, ils purent tous deux enfin profiter d’un bon lit, d’une bonne douche et de repos bien mérité.

7 commentaires sur “Le voyage d’aller – Premier jour.

  1. Bonnet Sandrine dit :

    Profitez bien 🙂 !

  2. Vaness (Ael) dit :

    rien que ca !!!! Bon courage !

  3. Clémence dit :

    Vous êtes au TOP !
    J’espère que la suite se passera sans trop de problème !
    Ps: Vous avez pris de quoi faire du ski ?
    Bonne continuation !

  4. delphine gomez dit :

    bon courage!!! profitez bien!!!! 🙂

  5. RUGHOO dit :

    Il faut goûter la spécialité roumaine, le plat national : La ciorba de burta (soupe de tripes avec de l’ail.

    • Amélie dit :

      Nous avons goûté les ciorba, mais pas celles aux tripes, je crois. (dans la mienne, il y avait du poulet et de la crème, dans celle de JB il y avait du boeuf)

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